Il s'agissait dans la plupart des cas, de mines paysannes, les "charbonnières", exploitées en hiver, car l'été était entièrement consacré aux travaux agricoles et à l'élevage. Jusqu'aux années 1803 - 1804, l'extraction se faisait librement ; elle fut ensuite soumise à l'attribution d'une "concession" par la commune.

 

LA MINE DE COMBARINE :

Entièrement située sur la commune de Puy St Pierre, elle a marqué l'histoire du pays. C'était la plus grande mine du Briançonnais tant par le nombre de mineurs (jusqu'à 150) que par sa production (75% de la production du Briançonnais en 1936). Le charbon y était d'assez bonne qualité. 

La mine de charbon de la Combarine a été exploitée artisanalement de 1824 à 1929, puis industriellement jusqu'en 1962, date de sa fermeture. La concession a été attribuée, pour la 1° fois, en 1824, à Etienne LAURENCON qui approvisionnait la garnison militaire. A partir de la guerre de 1914, elle devient la propriété de la Société des Mines et Agglomérés du Briançonnais, puis de la Compagnie Minière du Sud-Est qui devient les Charbonnages et Electricité du Sud-Est (la "CHELESE" dans le jargon du pays).

La surface occupée par les galeries d'exploitation était considérable équivalente à celle de Briançon. Une véritable ville souterraine.

Sa "redécouverte" et son étude sont le fait de la Société Géologique Minière du Briançonnais.
Le CBGA a aménagé ce site pour permettre son exploitation pédagogique : reconstituer l'environnement à l'époque Carbonifère (Ère Primaire) à partir des roches rencontrées et des relations géométriques entre ces roches.

Site de la plateforme d'observation du CBGA

Les installations de surface Le gisement de Combarine montre 3 veines : inférieures, médianes et supérieures. Seules les veines médiane et supérieure ont été exploitées. Elles correspondent à des entrées visibles sur le site : 1483, 1524 et 1547. Le charbon extrait de la 1547 était acheminé sur un plan incliné jusqu'à une zone de stockage (la trémie). De là, un système de transport par câbles amenait le charbon à l'usine à boulets de La Tour, à Villard St Pancrace. La poudre de charbon était agglomérée avec de la colle, le brai : une sorte de pâte à goudron qui brûlait la figure de ceux qui la déchargeaient des wagons. Les boulets quittaient ensuite Villard-Saint-Pancrace pour la Provence, par voie ferroviaire.

Les ateliers pourvus d'une forge, assuraient la maintenance de l'outillage et les réparations. Un compresseur permettait de renouveler l'air dans les zones d'exploitation et de faire fonctionner les marteaux pneumatiques, seuls autorisés dans les galeries. Exception en Briançonnais, la mine disposait de douches. La maison du mulet servait d'abri au mulet qui tirait les wagonnets dans les galeries.

Sur la route de Puy Richard on voit l'entrée de la poudrière dans laquelle les explosifs étaient stockés. Sur celle de Puy St André, on distingue les restes de l'ancienne trémie qui permettait de remplir les bennes des camions.

Depuis la route de Puy Richard, on peut distinguer en falaise, les entrées de la Grande Mine de 1824.

Le travail dans les galeries Le travail était "posté", avec des équipes de nuits. Le rendement y était imposé, ce qui accroissait le risque. De ce point de vue, la mine a connu 2 coups de grisou : en 1941 (2 morts) et en 1946 (2 morts également, tous 2 prisonniers allemands), sans parler des accidents mécaniques ou de poches d'eau.

A la fin de l'exploitation, les mines doivent être mises en sécurité. Cette opération s'est effectuée en 1992, sur la base de crédits européens.

Le secteur recèle des grandes richesses géologiques visibles de la route : troncs d'arbres vieux de 300 millions d'années (encore en place dans leur sol de végétation), intrusions de laves dans le charbon, plissements, fractures. Des "figures de sédimentation" permettent de démontrer que les terrains houillers se sont formés dans le lit de rivières. Bien entendu, on y trouve de nombreux fossiles.

 

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